Olympe de Gouges

Fiches     10Histoire - Personnages de l’histoire de la Gascogne

Née le 7 mai 1748 à Montauban, d'un boucher, Pierre Gouzes, et d'une servante, Anne-Olympe Mouisset, Marie serait la fille naturelle du marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, dont sa mère aurait été la maîtresse. 

A 17 ans, elle épouse Louis Aubry, bien plus âgé qu'elle ; il est officier « de bouche » de l'intendant de Montauban, et elle en aura un fils, Pierre. Considérant le mariage comme « le tombeau de l'amour et de la confiance », elle ira s'installer à Paris avec son fils, laissant son mari, homme grossier et inculte, dont il semble qu'il soit mort en 1766 lors d'une crue du Tarn. Elle fait donner une éducation soignée à son fils, et décide de changer de nom : Marie Gouzes devient Olympe de Gouges.

Femme de caractère et très indépendante, elle rencontre dans la haute société de la capitale Jacques Béatrix de Rozière, riche propriétaire des transports militaires, avec qui elle vivra maritalement jusqu'à sa mort.

Olympe de Gouges pense d'abord à une carrière littéraire, notamment dans le théâtre car elle songe à devenir comédienne ; elle finira d'ailleurs par fonder sa propre compagnie.


Son combat contre l'esclavage

Son esprit indépendant, ses sentiments exacerbés contre toutes les inégalités l'engagent très vite dans un combat contre l'esclavage.

Le 30 juin 1785, la Comédie Française inscrit à son répertoire, et ce malgré certaines réticences des comédiens (dépendant financièrement des gentilshommes de la chambre du roi), une pièce d'Olympe « Zamore et Mirza, ou l'heureux naufrage », pièce subversive destinée à attirer l'attention du public sur le sort tragique des esclaves noirs dans les colonies françaises. Elle ne s'attirera évidemment pas que des amis, car le Code Noir, édicté par Louis XIV, et plus que jamais d'actualité à la veille de la Révolution, enrichit bon nombre de personnages de la Cour. Le commerce des denrées coloniales constitue alors la moitié du commerce extérieur de la France. Sa pièce de théâtre finira par être retirée du répertoire de la Comédie Française.

Elle publie en 1788 des « Réflexions sur les hommes nègres », et profitera des premiers événements de 1789 pour refaire jouer sa pièce sous le titre « L'esclavage des Noirs », ce qui la rendra célèbre.


Son combat pour l'égalité

En novembre 1788, elle fait publier sa célèbre « Lettre au Peuple », pamphlet politique dans lequel elle préconise un impôt volontaire payé par tous les ordres de la nation et la diminution du pouvoir du roi ; elle alerte aussi sur les problèmes concernant le déficit financier du pays.          En décembre de la même année, elle publie des « Remarques Patriotiques » où elle définit les droits de citoyens et le rôle d'un gouvernement constitutionnel. Elle propose aussi diverses mesures concrètes : libération des esclaves dans les colonies, droits pour les enfants orphelins et les mères célibataires, libre recherche de la paternité, de meilleures conditions d'hospitalisation et de maternité, droit au divorce - seul droit conféré aux femmes par la Révolution – droit à l'héritage pour toutes et tous, remplacement de l'institution du mariage par un contrat social, création d'ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour les mendiants, création d'un théâtre national et ouverture d'un théâtre dédié aux femmes écrivains, mesures pour des rues propres et pavées…

Fervente révolutionnaire, mais consciente que la Révolution est menée par une poignée d'hommes de la bourgeoisie centraliste, Olympe publie en 1791 la « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne ». Or, si la Révolution établit un droit de vote censitaire uniquement réservé à certains hommes, excluant donc les femmes, elle abolit de fait un droit de vote et d'éligibilité dont jouissaient ces mêmes femmes, en particulier dans les Pyrénées, où celles-ci votaient depuis des siècles, héritaient comme les hommes et pouvaient donc devenir « cap d'ostau » (chef de maison). Il faudra attendre 1945 pour que les femmes bénéficient du droit de vote – ou le retrouvent !

De toutes ses revendications révolutionnaires, il en est une qui passe mal dans les rangs des ultras, c'est l'abolition de la peine de mort. Olympe de Gouges s'opposera donc à toute condamnation à mort, proposant même de participer à la défense de Louis XVI devant la Convention.

Elle défendra publiquement les positions des Girondins fédéralistes, contre les Jacobins (notamment Robespierre) partisans d'une république « une et indivisible ». Après la chute des Girondins en 1793, tous ses amis ayant fui la capitale (Condorcet, Roland, Vergniaud…), elle fera placarder dans Paris une dernière affiche proposant aux Français un référendum au suffrage direct pour que chacun puisse indiquer le gouvernement de son choix, et tombera ainsi sous la menace de la peine de mort. Le 20 juillet 1793, elle est arrêtée et incarcérée. Le 2 décembre de la même année, à 7 h du matin, le Tribunal Révolutionnaire la juge sans avocat de la défense et la condamne à mort aussitôt. Celle qui est considérée comme la première féministe de France sera exécutée le lendemain.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Olympe_de_Gouges


Frise chronologique


Frise

Questions

  1.  A qui Olympe de Gouges a-t-elle emprunté son prénom ?
  2. Quel est le titre de sa première pièce de théâtre ? Quel est le sujet de cette pièce ?
  3. Donne quelques exemples de propositions contenues dans ses « Remarques Patriotiques ».
  4. Parmi les mesures proposées par Olympe de Gouges, lesquelles sont aujourd'hui concrètes ?
  5. Quel est le motif pour lequel Olympe de Gouges se fait arrêter et condamner ?

Activités

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