On retrouve des cornemuses sur les trois territoires étudiés. En y regardant finement, seul le principe est commun car leurs différences de fabrication, de production du son et de jeu sont malgré tout importantes.

Comment fonctionne la cornemuse ?

La cornemuse est un instrument à vent. Elle comporte toujours les mêmes éléments constitutifs. Un sac souple et étanche (à l'origine, très souvent en cuir), réservoir d’air sur lequel sont fixés au moins deux tuyaux. Le sac est recouvert ou non par un tissu.

Un des tuyaux sert à introduire l’air dans le sac. Il est généralement muni d’une soupape qui empêche l’air de ressortir du sac par le même chemin. L’air est introduit soit en soufflant avec la bouche, soit à l’aide d’un soufflet.

Le ou les autres tuyaux, alimentés par l’air contenu dans le sac, servent à la production du son. Pour émettre un son, ils sont équipés d’anches simples, comme les clarinettes, ou doubles, comme le hautbois. Ces anches sont fixées à l’extrémité du tuyau qui se trouve dans le sac, et sont donc invisibles. Quand la pression d’air est suffisante à l’intérieur du sac, ces anches sont mises en vibration, et émettent chacune un son.

Les tuyaux sonores peuvent produire un son de hauteur permanente et on les appelle des bourdons. 

Ils peuvent également produire une mélodie obtenue en bouchant ou débouchant avec les doigts des trous percés le long de ce corps sonore. Ce sont alors des tuyaux mélodiques. 

D'où proviennent les cornemuses ?

En l'état actuel des recherches, le principe aurait été inventé dans les vallées de l'Inde il y a environ 4000 ans. Les Grecs, puis les Romains, lors de leurs expéditions, auraient ramené le principe de cet instrument et l'auraient utilisé et propagé (Néron par exemple en jouait). Ainsi, on retrouve des cornemuses "historiques" sur le territoire de l'expansion de la romanisation (Europe, Afrique du nord, Moyen-Orient).

Les cornemuses semblent s'être diversifiées à la fin du Moyen-âge. Ailleurs sur la planète, elles sont arrivées plus tardivement avec les migrants (en Amérique, par exemple).

Sur nos territoires

Ecosse

En Ecosse, la plus connue actuellement, est appelée,  en gaélique écossais, Pìob Mhòr, qui signifie Grande Cornemuse (en anglais, c’est Great Highlands Bagpipe (Grande Cornemuse des Hautes Terres) dont l’abréviation GHB est communément employée). Elle possède un tuyau de jeu (chanter) et trois bourdons verticaux.

Irlande

En Irlande, la plus connue actuellement est appelée, en gaélique, Píb Uilleann, qui signifie Grande Cornemuse (en anglais, c’est Uillean Pipes).

L'air est introduit par un soufflet et un système très perfectionné de bourdons activés par des clés jouées avec l'avant bras, produit un jeu très élaboré.

Gascogne

En Gascogne, la plus connue s'appelle la boha (bohar en occitan, c'est souffler) ou cornemuse des landes de Gascogne en français.

De petite taille, les deux parties sonores sont dans la même pièce de bois. Plus qu'un bourdon, il s'agit d'un tuyau qui permet un accompagnement rythmico-harmonique. Un mystère demeure : sa proximité avec des cornemuses slovaques, pourtant très éloignées géographiquement.

Elle a été très jouée des années 1850 à 1920. Le dernier musicien traditionnel (Justin Jeanty Benquet) est mort en 1957 et elle a failli disparaître. Dans les années 1970, des musiciens l'ont réactivée et fait évoluer. Aujourd'hui elle connaît un enseignement, une pratique et une diffusion très dynamiques.

La boha, cornemuse occitane de Gascogne

Les cornemuses en général

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cornemuse

The national piping center in Glasgow

Na Píobairí Uilleann