Le bâti agricole

Fiches     39Sciences et techniques - Techniques

En nous promenant de l'océan atlantique et des Pyrénées jusqu'à la Garonne, dans la campagne, nous constatons vite la grande diversité des maisons et des bâtiments agricoles. En effet, plusieurs causes influencent les modes de construction : la géologie, le climat, la typographie, la végétation… Ceci nous donne une grande diversité parmi les fermes.


Les matériaux

Jusqu'à l'expansion du chemin de fer, il n'était pas possible d'importer des matériaux venus de loin et il fallait donc bâtir avec ce que l'on trouvait plus près et qui donc revenait le moins cher.

Ceci explique donc la diversité que l'on peut observer en particulier dans le Gers, au centre de la Gascogne : on y trouve des bâtiments en terre crue ou cuite, en pierre, en bois, en galets.

La terre

Si elle a une proportion suffisante d'argile, la terre peut être employée crue ou cuite.

● La terre crue

La terre crue est aujourd'hui un matériau réputé écologique, d'avant-garde mais elle a longtemps été le moyen de bâtir le plus simple, le matériau des pauvres. Elle servait surtout à l'intérieur des maisons et, à l'extérieur, sur les côtés qui n'étaient pas exposés à la pluie. Le trou d'où on l'avait extraite, près de la maison, s'emplissait d'eau et cela donnait la marre où s'abreuvaient le bétail et les animaux de la basse-cour. Mais il ne fallait surtout pas qu'elle baignât dans l'eau comme on a pu le voir malheureusement en juin 1875 lors de la terrible inondation de la Garonne dans le quartier Saint-Cyprien, le faubourg gascon de Toulouse où les maisons ont littéralement fondu en une nuit.

On l'employait de plusieurs façons.

La terre peut être banchée et tassée dans des panneaux de coffrage. On peut encore en voir des spécimens anciens dans le Gers. Malheureusement, bien souvent les bâtiments n'ont pas été entretenus et sont tombés en ruine. Cependant ce mode de construction est pratiqué de nouveau.

Les adobes, briques de terre crue, tassées à la main dans des moules de bois et laissées à sécher quelques jours à l'air libre. Dans l'Astarac, ces adobes alternent parfois avec des galets pour former des damiers.

Le pisé (mortier de pie) mélange de boue et de cailloux.

Le torchis, terre argileuse mêlée de paille pour emplir une charpente de bois.

● La terre cuite

On l'employait pour l'ensemble des bâtiments ou seulement sur les faces exposées au vent et à la pluie. Dans la vallée de la Save, la brique remplaçait les adobes aux angles des bâtiments, aux linteaux, aux encadrements des portes et des fenêtres. Il y avait deux sortes de briques, la brique foraine, dite aussi toulousaine et les barrons, plus étroits. De nos jours, des tuileries en font encore et les proposent sur internet.

Le bois

On l'employait partout pour les charpentes et pour l'ossature de l'ensemble du bâtiment dans la grande Landes et le Bas-Armagnac. Les pièces maîtresses étaient en chêne et le reste de la charpente en pin.

Le colombage était un mode de construction constitué d'une ossature de bois remplie avec un autre matériau : pisé, torchis, briques...

La pierre

La pierre était un matériau solide facile à exploiter dans la montagne (granit, gneiss, schiste…). Le calcaire, la « pierre blanche » abonde dans le Haut-Armagnac, la Lomagne.

Les galets

Dans les Pyrénées mais aussi dans la plaine, dans les vallées de l'Adour ou de l'Arros, les cailloux charriés par les cours  d'eau sont un matériau d'emploi courant.

Dans certains endroits, ils sont noyés dans le mortier mais ils peuvent aussi être disposés en strates avec, par intervalles, un lit de briques pour assurer l'horizontalité.


Bâtiments groupés ou dispersés

Selon les lieux, les bâtiments sont groupés ou dispersés. On peut comprendre qu'une exploitation perchée sur le versant d'une vallée pyrénéenne ne ressemble pas à un airial des Landes.

Dans les landes de Gascogne, le terrain sableux est plat et l'espace ne manque pas, de plus tout est bâti en bois et les éléments de l'ensemble ne doivent pas être contigus pour prévenir les incendies. Sous les chênes centenaires, au milieu de la pinède, nous trouvons donc, comme à l'écomusée de Marquèze, la maison du maître, celle du métayer, la porcherie, le four à pain, la bergerie, le poulailler…

Ailleurs, d'un bout à l'autre de la Gascogne, nous trouvons plusieurs formes de bâtiments regroupant les principales fonctions d'une exploitation agricole : habitation, étable, grange, etc. Ils peuvent être en équerre, carrés à un ou deux niveaux, avec auvent, rectangulaire tout en longueur avec un pignon-façade...


Les toitures

On constate aussi une grande variété dans les toitures : à deux, trois ou quatre eaux. En montagne, à cause de la neige, le toit est pentu et couvert d'ardoises ou de tuiles planes dotées d'un ergot pour les retenir.


Le petit patrimoine

C'est le terme générique pour désigner divers édifices que l'on sauve ou restaure de nos jours : les moulins à eau ou à vent, les pigeonniers, les lavoirs et même les modestes maisons de vignes.

Les pigeonniers sont de formes variées suivant les régions : en « pied de mulet », sur arcades ou sur porche, piliers ou sur colonnes, ronds, carrés, hexagonaux...


https://www.pierreseche.com/bearn-bigorre_fr.htm : Le bâti vernaculaire en Béarn et Bigorre au XIXe siècle

http://www.journalistes-patrimoine.org/spip.php?article8957

http://pigeonniers-en-midipyrenees.fr/pigeonniersmidipyrenees.htm

http://www.moulinsdefrance.org/france/france.html

https://www.lavoirs.org/


Frise chronologique


Frise

Questions

  1. Quels matériaux de constructions étaient utilisés en Gascogne ?
  2. Comment était rempli le colombage ?
  3. Donne un synonyme de pisé.
  4. Pourquoi les toits sont-ils pentus en montagne ?

Activités

Quels sont les matériaux utilisés par le Diable et ses mauvais esprits dans le conte de J.-F. Bladé,  Le diable mystifié ?

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